07/04/2025
Prises de positions
Après plusieurs années marquées par des révisions d’ordonnances lourdes et souvent difficiles à suivre pour les exploitations, Prométerre se réjouit du changement de ton observé dans le cadre de la dernière consultation fédérale. L’association salue notamment le choix de ne pas modifier l’ordonnance sur les paiements directs, ainsi qu’un exercice plus ciblé et allégé.
Face à la pression croissante des importations, la protection douanière demeure l’un des derniers remparts de la compétitivité agricole suisse. Pour Prométerre, il est impératif de renforcer ces mécanismes et de les rendre plus réactifs, notamment pour les céréales panifiables et le sucre.
L’association soutient ainsi pleinement la variante 1 développée par la branche sucrière, un modèle transparent et équilibré, capable de lisser les effets de marché et de préserver la production indigène. Dans le domaine des céréales, Prométerre plaide pour une hausse du prix de référence à CHF 60.– par dt, la suppression du plafond de CHF 23.–, et une adaptation mensuelle des droits de douane afin de réagir rapidement aux variations internationales.
Alors que la culture de la betterave sucrière recule fortement en Suisse – avec près de la moitié des producteurs disparus en vingt ans dans le canton de Vaud – Prométerre salue le maintien de la contribution à CHF 2’100/ha. Un soutien vital pour une filière stratégique, en proie à une concurrence étrangère déloyale et à des contraintes phytosanitaires de plus en plus strictes.
Le même constat vaut pour les plants de pommes de terre et les semences, dont la production est en net recul malgré leur rôle crucial dans la sécurité alimentaire. Prométerre demande un relèvement de la contribution à CHF 2’500/ha pour les plants, et insiste pour que ces soutiens ne soient pas financés en rognant les paiements directs, pilier du revenu agricole.
Prométerre soutient la révision de l’ordonnance sur l’élevage, à condition qu’elle respecte les réalités du terrain et la diversité des systèmes suisses. Les objectifs affichés – amélioration de la qualité, du bien-être animal et de la durabilité – vont dans le bon sens, mais ne doivent pas se traduire par des contraintes rigides.
L’association salue le maintien d’un soutien fédéral à hauteur de 80% des coûts éligibles, tout en déplorant l’exclusion de l’élevage de chevaux de sport des contributions fédérales. Une décision jugée discriminatoire, qui nie la réalité agricole de cette activité et ses implications pour l’aménagement du territoire. Prométerre appelle à une reconnaissance équitable de l’ensemble des formes d’élevage.
La nouvelle ordonnance sur les organismes nuisibles est jugée pertinente par Prométerre. Elle permettra une détection rapide et une lutte coordonnée à l’échelle nationale. Mais attention : les agricultrices et agriculteurs ne doivent pas être pénalisés financièrement sur les paiements directs si leurs surfaces sont touchées par des parasites. Sans cette garantie, le risque est grand que les exploitations renoncent à signaler les infestations, compromettant l’efficacité du dispositif.
Dans l’ensemble, Prométerre se réjouit de constater une volonté politique de stabilité, d’écoute et de modération. Cette approche plus pragmatique permet aux familles paysannes de se projeter à moyen terme dans un contexte pourtant incertain.
Mais la vigilance reste de mise: les réformes sectorielles doivent s’accompagner de mécanismes de soutien cohérents, sans fragiliser les équilibres déjà précaires des exploitations agricoles. Et surtout, l’agriculture suisse doit pouvoir compter sur des conditions de concurrence équitables, en particulier face aux produits importés issus de filières moins contraintes.
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