19/03/2024
Proconseil Sàrl
Points forts Proconseil
Proconseil a accueilli un groupe agricole venu de Savoie (France) pour prospecter les conditions de renouvellement et d’entretien des surfaces herbagères et fourragères. Cet échange a eu lieu dans une démarche d'adaptation des pratiques au changement climatique en visant le maintien de rendements satisfaisants. Découvrez quelques-uns des retours techniques.
Encadrés par Pascal Rufer, responsable de l’équipe de conseil en production animale et fourragère, 18 agriculteurs, majoritairement producteurs de lait, et un conseiller agricole de la chambre agricole de Savoie Mont-Blanc ont visité plusieurs exploitations ce mardi 5 mars 2024:
Suite à une introduction sur les soins herbagers, des observations de terrains, des recommandations et partages d’experiences ont rythmées la journée. Ce fût également l’occasion de présenter les ressources techniques Agridea, ADCF, Agroscope et autres rréférences issues de travaux de vulgarisation agricole de Grangeneuve et AgriGenève.
Parmi les discussions autour des pratiques locales de la matinée, sont ressortis:
Jacky Schläfli à Champvent a réalisé ses semis herbagers directement après l’orge en juin, puis en juillet après le blé et les résultats sont bons pour 2023-24. Il a préféré éviter le salissement de la parcelle et garder l’humidité résiduelle dans le sol, sans travail préalable.
Une autre possibilité est d’attendre le mois de septembre pour semer en supposant un retour de l’eau. Un déchaumage intermédiaire permet alors de faire lever les adventices et les graines de céréales résiduelles. Que ce soit implantation ou sur-semis, le retour de l’automne est de ses conditions humides favorise la réussite de la germination.
Si on fait le choix d’une opération au printemps, on veillera à intervenir avant le 10 mars et suivi d’une fauche précoce ou après avoir pâturé: pour faire de la lumière et pour ne pas étouffer le sur-semis.
Les semis à la volée sont une alternative en sortie d’hiver en cas de campagnols.
Le COMEX n’apporte pas de fumure au semis.
Un biostimulant est utilisé pour favoriser les interactions microbiennes du sol et valoriser les futurs épandages de fumier et lisier. De plus, le lisier est méthanisé et met à disposition le nitrate d'ammonium facilement assimilable par la prairie, le résultat positif est facilement observé au champ.
On a souvent recours à la herse à prairie pour niveler le champ en cas de taupinières, dégâts de sanglier, pour arracher les herbes sèches et affiner la distribution du fumier. Au-delà de s’épargner un passage de machine et d'économiser temps et carburant, il convient de condenser au possible l’utilisation de cet outil qui s’avère agressive sur les plantules. Elle sera par exemple la pire ennemie d’un sur-semis et peut dégrader la composition botanique en cas de passage trop violent.
Comme alternative il vaut souvent mieux préférer le rouleau, qui doit être le plus lourd possible. Il peut donc être lesté et va également favoriser le contact sol-graines s’il est combiné avec un semis à la volée.
Plus de conseils de saison pour l'entretien de vos surfaces agricoles herbagères sont diffusés dans le bulletin «Météo des prés».
Que ce soit en préventif (limiter les trous dans les gazons, faux semis lors d’implantations de prairies) ou en lutte directe, le rumex doit être combattu pour éviter sa prolifération. Nicolas Pavillard à Orges a présenté le système Ara-Ecorobotix pour la lutte dans les herbages. Par rapport à un traitement de surface à la barre, l’économie de produit mais surtout le fait de ne pas pénaliser le rendement sur la première coupe plaident clairement un faveur du désherbage de précision.
Le robot développé par EcoRobotix fait ses preuves sur l’exploitation de Jacky et Christophe, les prairies sont propres et constituent un pâturage idéal pour le bétail bovin. On constate qu’une utilisation au printemps aide à ne pas pénaliser le rendement de la première coupe. Les conditions y sont poussantes, jusqu’à début avril dans certaines régions. Le traitement s’effectue avant que les pissenlits soient à fleur.
Ces travaux sont effectués par des entreprises qui facturent autour de CHF 200.-/ha. Le recours au robot ARA est, pour rappel, encouragé par dans le cadre du Plan Phyto vaudois et bénéficie d’une contribution à hauteur de CHF 50.-/ha (maximum CHF 2000.-/an /exploitation).
L’anhydride d’acide contenu dans le sorgho est toxique en cas de trop grande ingestion par le bétail. Voici quelques astuces pour le faire pousser dans une optique de pâture et fauche: se tourner vers un sorgho multicoupe, qui a une plus faible teneur en anhydride. Il est aussi plus appétent auprès des génisses car ses tiges sont plus fines. De plus, la variété «PIPER», selon le rapport Agroscope, a une composition encore plus propice à la mise à l'herbe et montre des résultats satisfaisant.
Enfin, on peut par exemple optimiser l'intégration du sorho dans la rotation culturale comme suit:
Le millet représente une alternative possible, cependant il est parfois refusé par les vaches lors de l’affourragement en vert.