11/01/2021
Dans les campagnes vaudoises Filières et marchés agricoles Vie de la terre Points forts
Alors que la Suisse a enregistré une année agricole 2019 favorable, le canton de Vaud connaît une situation contraire. Prométerre révèle les statistiques et livre ses explications.
Une diminution globale par rapport à 2017 et 2018: tel est la tendance majeure qui se dessine des principaux résultats de 2019 pour l’ensemble des exploitations vaudoises. Le constat frappe d’autant plus qu’à l’échelle nationale, c’est plutôt une légère amélioration qui domine.
En se penchant un peu plus en détail sur ces données, on observe que le chiffre d’affaires des ventes de biens et services (prestation brute moyenne) exprime bien une tendance à la baisse, sauf dans la région des collines. Les paiements directs moyens par exploitation sont en augmentation (+6,2%), sauf en montagne. Cela s’explique principalement par les suppléments octroyés dès 2019 pour les producteurs de lait et de céréales en remplacement de la loi chocolatière, recettes qui sont compensées dans ces cas par une diminution correspondante des produits de la vente.
Les charges totales se stabilisent en 2019 au niveau de 2017, mais augmentent après la diminution constatée en 2018 (+2,7%). Si les charges de personnel (-1,4%) et financières (-12%) sont manifestement en baisse, les autres modifications observables semblent davantage résulter d’une imputation différente mais neutre des postes de charges en raison d’une application différenciée du plan comptable.
À l’échelle nationale, le revenu agricole moyen par exploitation connaît une tendance à la hausse, atteignant aujourd’hui 74'000 francs, soit 5% de plus par rapport à 2018 (+9,4% comparé à 2017). Dans le canton de Vaud, le montant est le même, mais la tendance est inversée avec une péjoration de 4,1% par rapport à 2018 (-12,7% comparé à 2017).
Cette dichotomie entre résultats suisses et vaudois s’explique principalement par les marchés et les rendements de certaines productions végétales Cette dichotomie entre résultats suisses et vaudois s’explique principalement par les marchés et les rendements de certaines productions végétales, difficiles notamment pour les vins, le colza et les betteraves sucrières, alors que la situation s’est bien améliorée en production animale (prix de la viande de bœuf et de porc, des œufs, lent regain pour le lait de centrale).
En 2019, les résultats par région de production (plaine, collines et montagne) indiquent une baisse généralisée du revenu du travail par unité de travail familial (UTAF). La région des collines affiche la meilleure stabilité: 52'186 francs/ UTAF (-2,5% par rapport à la moyenne 2017-2019). En montagne, la baisse déjà observée en 2018 se confirme: 45'426 francs/UTAF (-3,4%). En plaine, l’amélioration constatée dans les années passées est annulée par une diminution accentuée: 65'856 francs/UTAF (-6%).
Mesurant le revenu du travail par équivalent temps plein au sein de la famille paysanne, ces valeurs, ramenées à des revenus mensuels sur douze mois, correspondent à des salaires de 5'500 francs en plaine, 4'350 francs en zones des collines et de 3'800 francs en régions de montagne, ceci sans aucune rémunération des fonds propres investis dans l’entreprise.
En proportion du salaire comparable au niveau suisse dans les autres secteurs d’activité, le revenu du travail agricole par UTAF en 2019 affiche encore une fois une diminution sensible, confirmant la tendance observée sur les trois dernières années: 88% en région de plaine (92% en 2018), 74% en zone des collines (77%) et 69% en région de montagne (70%). Il y a là toujours un retard considérable à combler en terme d’équivalence pour les revenus du secteur primaire.
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L’échantillon d’exploitations vaudoises de l’exercice 2019 provient des comptabilités agricoles suivies par Fidasol, filiale de Prométerre. Il est composé de 509 exploitations vaudoises, soit 14% des 3'616 exploitations recensées dans le canton l’an passé, autrement dit un domaine sur sept.
À l’échelle suisse, les résultats sont issus du dépouillement centralisé des données comptables publié par Agroscope; ces chiffres-là se basent sur un échantillon aléatoire composé des comptabilités financières de 2'215 exploitations, soit 4,4% de la totalité nationale.
La transition en cours des logiciels comptables utilisés entraîne une diminution de l’échantillon et, donc, un risque de frôler la limite inférieure d’une bonne représentativité, en particulier lorsqu’on analyse les résultats sur la base de différentes catégories d’exploitations, ce qui réduit encore le volume analysé.
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