30/04/2019

Dans les campagnes vaudoises


Les paysans romands racontent la réalité de leur métier

Une campagne d’information pour expliquer à la population la réalité du travail agricole: Agora, Prométerre et les autres chambres d’agriculture romandes présentent une série de mesures didactiques visant à vulgariser des thèmes comme la protection des plantes et le bien-être animal. Numérique, prospectus, panneaux, contacts directs: la démarche se décline sur tous les supports.

Comment nourrir la population suisse de manière durable? La question est au cœur de différents débats et du calendrier politique. Pour le monde paysan, il est plus que jamais temps d’entretenir un lien de confiance avec les consommateurs et de leur montrer que les agriculteurs sont pleinement conscients de leur responsabilité en tant que producteurs d’aliments sains et de qualité dans le cadre des nombreuses exigences réglementaires. Pourquoi protéger les plantes, comment veiller au bien-être animal, quelles mesures appliquer pour protéger et développer la biodiversité? Ces thèmes sont traités dans une campagne d’information lancée aujourd’hui par Agora, Association des groupements et organisations romands de l’agriculture, Prométerre, Association vaudoise de promotion des métiers de la terre, et les autres chambres d’agriculture romandes. Un riche matériel de vulgarisation a été élaboré afin de permettre au public de mieux s’informer: page Facebook, contenus multimédia, prospectus, panneaux et modules pour manifestations diverses. Continuant à accueillir la population dans leurs exploitations, les paysans iront également à la rencontre de leurs concitoyens et des milieux économiques, via un concept de micro-événements organisés dans les villes.

 «Nous voulons présenter au grand public les nombreux pas accomplis depuis des années, les opportunités d’amélioration offertes par la technologie numérique, les progrès des techniques culturales et des pratiques alternatives», détaille Loïc Bardet, directeur d’Agora. «Si le travail agricole a énormément évolué, l’image du paysan demeure trop souvent très caricaturale, voire stigmatisante, poursuit Grégoire Nappey, chef de projet pour la campagne chez Prométerre. Aujourd’hui, toute l’agriculture travaille dans le sens du développement durable; cela implique la responsabilité environnementale du paysan, mais aussi la responsabilité sociale et économique du consommateur.» Partout en Suisse, agriculteurs et viticulteurs proposent et appliquent des mesures ciblées et efficaces pour mettre en œuvre dans le terrain les plans d’action nationaux décrétés en vue de réduire les risques liés aux produits phytosanitaires et à l’utilisation d’antibiotiques.

 Le terrain de l’information et du débat est en particulier virtuel. La campagne investit donc internet (www.agriculture-durable.ch) et les réseaux sociaux (page Facebook «Agriculture durable», en attendant des comptes Twitter et Instagram). Des contenus, notamment vidéo, y seront diffusés, afin de raconter comment l’agriculture adapte ses modes de production dans le sens de la durabilité.

 Préparée à l’échelle nationale par l’Union suisse des paysans (USP), la campagne «Nous protégeons ce que nous aimons» est déployée dans une variante romande à l’initiative d’Agora et de Prométerre. Avec cette déclinaison, l’information de l’USP a été adaptée, afin de mieux correspondre à la sensibilité francophone. En occupant ainsi le terrain, le monde paysan veut également se positionner sur le terrain politique et répondre aux deux initiatives fédérales sur lesquelles le peuple devra se prononcer en 2020. Ces textes extrêmes engendreraient un bouleversement profond et inutile de l’agriculture suisse, déjà fortement engagée dans un processus continu d’évolution de ses pratiques.

créé par WGR