12/02/2020
Prométerre
Politique agricole et votations Politique agricole
Réduire de 50% d’ici 2027 les risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires : tel est l’objectif affiché par l’initiative parlementaire mise en consultation mardi 10 février par la Commission de l’économie du Conseil des États.
Comment mieux cadrer l’utilisation de produits phytosanitaires non seulement par l’agriculture, mais aussi par les pouvoirs publics et les particuliers? Telle est la question que s’est posée la Commission de l’économie du Conseil des États, qui a mis mardi 10 février en consultation son initiative parlementaire visant à une « réduction des risques découlant de l’utilisation de pesticides » et à l’amélioration de la qualité des eaux, de surface et souterraines (eau potable). Sans être un contre-projet aux deux initiatives phytos sur lesquelles le peuple aura à se prononcer au plus tard d’ici un an, cet avant-projet complète d’autres mesures et normes œuvrant toutes dans le même sens, à l’image du récent Plan phyto vaudois, que Prométerre a largement contribué à élaborer.
L’avant-projet cible les substances biologiquement actives utilisées dans les produits phytosanitaires, mais également dans les biocides. Cette nouvelle réglementation inclut tous les domaines impliqués, prévoyant un suivi global (monitoring) de l’utilisation de ces produits pour l’ensemble des acteurs publics et privés. L’objectif quantitatif ira, lui, s’inscrire dans la Loi fédérale sur l’agriculture seule. Pour ce qui est de mettre en place les mesures nécessaires pour atteindre les buts visés, le texte compte déléguer la réglementation aux interprofessions. Dans l’important débat contemporain sur ces sujet, l’enjeu reste de tenir compte de la faune, de la flore, de l’être humain et de ses activités.
Depuis une génération, les paysans suisses ont considérablement travaillé à l’évolution de leurs pratiques, multipliant les adaptations et expériences dans le sens d’une préservation de l’environnement : prestations écologiques requises (dans le cadre des paiements directs), agriculture extensive, développement du bio, etc. Le monde paysan assume ses responsabilités et est déterminé à poursuivre son action, mais il ne peut le faire seul.
Cet avant-projet est mis en consultation jusqu’au mois de mai, puis sera traité par les chambres fédérales.