Proconseil Sàrl

© E.Lemaitre, Proconseil

Météo des prés

Conduite de l'exploitation


Documents utiles

Personne(s) de contact:

LEMAITRE Eliane
Proconseil Sàrl - Conseillère agricole, production fourragère, prairies et herbages, projet RISC
Yverdon-les-Bains
Tél. 021 614 44 88

CAUDA Nicolás
Proconseil Sàrl - Conseiller agricole bio, projet RISC, diagnostics carbone
Moudon
Tél. 021 905 95 50

Elaborée à partir de relevés agricoles sur praires, cette page propose un état des lieux saisonnier, des critères de décision et des conseils pour l’entretien des pâturages, afin de maintenir la santé et la productivité des et surfaces herbagères et fourragères, dès la reprise de la pousse.

 

Bulletin de septembre 2024, quelle information vous est utile?

 

Stade de pousse de l'herbe et suivi

Les températures plus fraîches et la pluviométrie rend les dernières coupes et la pâture plus délicate. Les périodes ensoleillées permettent toutefois de maintenir la pousse de l’herbe à 35 kg de MS par ha par jour (mesurée à Yvonand).

Les tableurs «Planification de la pâture pour troupeau laitier» et «Planification de la pâture pour troupeau allaitant» vous aident à calculer la part complémentaire à la pâture en fonction de votre cheptel bovin et des surfaces à disposition.

  

Pâturage d’automne

Le dernier passage à l’automne sert à «raser l’herbe» afin de limiter les refus et favoriser l’accès à la lumière à la base des tiges pour le tallage des graminées et le développement des légumineuses.

Attention à ne pas trop tarder en automne car chaque semaine de pâture supplémentaire équivaut à un jour de retard de mise à l’herbe au printemps (échelonnage des parcelles).  Il faut compter environ 2 mois de repos de pâturage entre le dernier pâturage d’automne et le printemps suivant.

La hauteur d’herbe ne devrait pas descendre en dessous de 5cm pour éviter le surpâturage, qui lui, retarderait la reprise de végétation en sortie d’hiver. Ceci est d’autant plus vrai si les conditions à l’automne sont trop humides (dégâts des parcelles).

 

Qualité du foin

Perte de valeur nutritionnelle selon la température d’échauffement du foin (source: Arvalis)

Température

Perte de valeur énergétique

Perte de digestibilité des protéines

< 40°C

Préjudice quasi imperceptible

40 à 60 °C

5 à 15%

10 à 30%

60 à 80 °C

15 à 30%

30 à 80%

La baisse de digestibilité des protéines n’est pas perçue dans les analyses classiques car les protéines restent bien présentes dans le fourrage mais c’est leur digestibilité qui est dégradée. Attention donc à l’interprétation cet automne lors de la mise à crèche.

 

Dérobées estivales

Les sorghos multicoupes sont stoppés par le froid. En dessous de 20°C, ils ne poussent quasiment plus.

En revanche, les ensilages de sorgho monocoupes vont débuter. Le stade optimum de récolte du sorgho monocoupe se situe autour de 30% de MS dans la plante entière. En faisant le test de torsion de la tige, si du jus coule, le stade optimal n’est pas encore atteint. On peut également vérifier la maturité avec le grain. Le stade optimum de récolte correspond à environ 45 – 50% de MS dans l’épi, selon la répartition suivante:

En silo tranchée, le sorgho monocoupe est difficile à tasser et des jus peuvent couler s’il est trop humide. Si c’est votre type de stockage, il est préférable de mettre le sorgho par-dessus ou entre deux couches de maïs («en sandwich»).

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter:

  • le tableau récapitulatif des cultures dérobées (espèces, implantation, conseils et rendements de référence)
  • la fiche technique 10.4.1.1 «Cultures annuelles – Sorgho multicoupes – culture et exigences» du classeur Agridea «Production fourragère». 

On vous donne quelques conseils pratiques dans le podcast: Renouveler un pâturage avec du sorgho multicoupes.

 

Semis des prairies temporaires

Il commence à être tard pour semer des prairies. En revanche, à ce stade on peut toujours envisager de semer une prairie sous un couvert hivernant, en un seul passage (tout mélangé) ou en deux passages (le couvert à 2-3 cm, puis la prairie à 1cm). Voici plusieurs options de mélanges:

  • SPV : 50% seigle, 35% pois fourrager, 15% vesce d’hiver à 100 kg/ha,
  • SVTi : 74% seigle fourrager, 17% vesce d’hiver, 9% trèfle incarnat à 70 kg/ha.

Pour plus d’information, vous pouvez aller écouter le podcast «Implanter ses prairies temporaires: quand? comment?»

 

Luzerne

     

 

La cinquième (voire dernière) coupe de luzerne est prévue dans le prochaines semaine et on observe une production de fourrage soutenue et de bonne qualité.

Faire particulièrement attention à la portance du sol à l’exploitation de la luzerne dans les parcelles qui continueront l'année suivante afin de ne pas endommager le nombre de pieds. En revanche, si la luzernière arrive à la fin cette année (souvent sale avec des graminées), il sera possible de faire une dernière pâture automnale (plutôt avec des génisses). On restera vigilant aux risques de météorisation!

Veuillez respecter quelques grands principes:

  • Ne pas faire entrer les animaux avec la panse vide,
  • Laisser du fourrage sec et fibreux à disposition ainsi que du sel et de l’eau à volonté,
  • Retirer les animaux dès qu’une pluie est annoncée,
  • Si possible faire pâturer au fil pour mieux assigner la quantité consommée.

Voici quelques rendements en matière sèche (prélèvement d’échantillons le jour de la fauche) et matière azotée totale observés dans l’année en cours 2024, dans une parcelle de luzerne pure 2ème année à 680m d’altitude. Les teneurs en MS à la récolte varient entre 12.5 et 14%, selon le moment de la journée. Les teneurs en MS à la récolte varient entre 12.5 et 17%, selon le moment de la journée.

 

Pour plus d’information sur la culture de luzerne n’hésitez pas à consulter la fiche technique 9.7.1.1 «Prairies temporaires– La luzerne cultivée» du classeur Agridea «Production fourragère».

  • Stade de récolte: pour une première exploitation de la luzerne, le stade début bourgeonnement est un bon compromis entre qualité fourragère et rendement.
  • Récolte: il est bien connu que la qualité fourragère se trouve dans les feuilles de luzerne et c'est pour cela qu’il est important de minimiser les pertes à la récolte.
    • Eviter les eaux stagnantes qui «asphyxient» les plantes de luzerne: le passage de machines dans des conditions humides favorise la compaction du sol, toute en dégradant l'infiltration d'eau dans le profil. La perte de pieds de luzerne dans ces zones tassées dégrade la pérennité de la luzernière et favorise la colonisation par des adventices.
    • Les passages de pirouette (à vitesse de rotation réduite) sont conseillés si les feuilles sont encore tendres et, si possible, le matin. L'utilisation d'un retourneur d'andains est plus avantageuse que la pirouette ou l'andaineur rotatif et permet de réduite fortement les pertes par brisures.
  • Semis de nouvelles parcelles de luzerne: bien que les recommandations soient similaires à celles concernant les prairies multi-espèces, certains points sont spécifiques à la luzerne. Elle requiert des sols bien drainés, un pH supérieur à 6,5 et bien pourvu de phosphore et potasse. Pour atteindre des bons rendements, une fumure de fond est nécessaire (par exemple 20-30 tonnes de fumier par hectare). Veillez à laisser environ 5 ans entre 2 cultures de luzernes et éviter de sursemer de la luzerne dans une luzernière car elle est auto-toxique et la germination est fortement pénalisée.

 

Fumure

Il est temps de penser à la fumure d’automne des prairies, et notamment au chaulage. Un chaulage de correction sur prairies permanentes nécessite une quantité de 10 à 20 dt de CaO/ha, alors qu’un chaulage d’entretien correspond à un apport de 5 à 10 dt de CaO/ha. La fiche technique 8.3.1 (p.10) donne plus d’indication sur le type de produit à utiliser.

Un épandage de fumier frais à l’automne à le temps de se décomposer pour être valorisé l’année suivante, alors que le lisier épandu en sortie d’hiver est mieux valorisé par les plantes qu’à l’automne (risques de lessivage).

Pensez à aller écouter les conseils techniques dans le podcast N°29 de Proconseil

 

Conseil approfondi et formation continue

Nicolás Cauda et Eliane Lemaitre, conseillers agricoles chez Proconseil répondent à vos questions techniques à 021 905 95 50, n.cauda(@)prometerre.ch | 024 423 44 88, e.lemaitre(@)prometerre.ch .

Les dernières actualités sur les herbages vaudois, délivrées par Eliane Lemaitre, sont également publiées dans le bulletin d'information «Grandes cultures et herbages». Pour recevoir le bulletin de la station de protection des plantes dès sa sortie hebdomadaire, inscrivez-vous en envoyant votre adresse électronique ici. Ce service est gratuit.


Documents utiles

créé par WGR