© E.Lemaitre, Proconseil
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La pousse de l’herbe a bien augmenté cette semaine, avec 68.5 kgMS/ha/jour à Yvonand (450 m). Cela s’explique par les précipitations du week-end précédent et les températures assez élevées. Pour les jours à venir, la croissance devrait continuer, avec des températures stables annoncées.
Points d’importance à retenir (infos approfondies ci-dessous)
La somme de températures (quantité de chaleur cumulée) est utilisée pour donner des repères afin de dater les stades clefs de la pousse de la prairie.
Dans les zones les plus précoces, le début d’épiaison des graminées les plus précoces se profile, les premières fauches débuteront dans les prochains jours.
Explications : Calendrier fourrager
À la suite des premières mesures d’herbe de l’année en cours, on constate qu’on se trouve bien au-dessous par rapport à l’année 24 (démarrage de l’herbe précoce).
Le tableur « Météo des prés » vous aide à calculer la part complémentaire à la pâture en fonction de votre troupeau et des surfaces à disposition (une version est également disponible pour les vaches allaitantes).
Pour notre ferme exemple, voici 3 indicateurs importants pour la gestion des pâturages.
La quantité d’herbe disponible est la masse de fourrage utilisable à un moment donnée. Formule : Herbe disponible = (hauteur mesurée – hauteur de sortie ciblée) x densité de l’herbe
Jours de réserve nombre de journées de pâture permises par la quantité d’herbe disponible. Formule : Jours de réserve : herbe disponible / ingestions journalière d’herbe
Une gestion de la pâture qui vise à augmenter l’efficience d’utilisation au détriment des refus et des pertes de qualité, contribue à optimiser la surface à disposition ainsi qu’à l’autonomie fourragère de la ferme.
L’équipe production fourragère de Proconseil met à votre disposition un fichier Excel Tableur pour le suivi de la pousse d'herbe, facile d’utilisation qui vous donne une synthèse de la semaine, ainsi qu’une aide à la décision.
Marche à suivre:
Sa correcte utilisation consiste à compléter uniquement les caisses jaunes qui vous concernent.
Compléter :
Synthèse :
Pourquoi est-il conseillé de se tenir à une hauteur d’entrée et de sortie ?
Hauteur d’entrée. Respecter une hauteur maximale de 15 cm pour :
Hauteur de sortie. Respecter une hauteur minimale de 4-5 cm (hauteur du talon), soit 7-9 cm dans les conditions de sécheresse estivale, pour :
Maximiser l’utilisation (récolte) de l’herbe : une hauteur de sortie trop élevée pénalise la production nette des feuilles (croissance - mort des feuilles) et réduit la digestibilité des pâturages (plus grande proportion de gaines) lors de la prochaine mise à l'herbe, ce qui aura un impact sur les performances des animaux (vois graphiques ci-dessous).
En période de pâture, on peut considérer que la hauteur de sortie correspond au mois de l’année :
Avril |
Mai |
Juin |
Juillet |
Août |
4 cm |
5 cm |
6 cm |
7 cm |
8 cm |
Des résultats concrets en Suisse romande
Après cinq ans d’essais ou les hauteurs d’entrée et de sortie ont été suivies et respectées, l’équipe de Grangeneuve (FR) a montré une réduction de la surface de pâturage nécessaire à production laitière équivalente. Si la ferme a comme objectif d’améliorer l’autonomie fourragère, cette optimisation de surfaces fait partie de la solution.
Points d’attention :
Vous pouvez aller écouter notre podcast Podconseil sur la gestion du pâturage en conditions humides en scannant le QR code suivant :
Même si la présence de refus après pâture peut être tolérée, un excès de refus va se traduire par une diminution de la qualité de l’herbe, une moins bonne consommation à la prochaine pâture et peut favoriser les mauvaises herbes.
Mesures possibles :
Une gestion mécanique par fauche ou broyage doit se faire juste après le passage des animaux pour ne pas abimer les feuilles ayant déjà repoussées.
Minéraux
L’herbe est riche en phosphore et calcium, mais pauvre en certains oligo-éléments. Lors de la mise à l’herbe, ne pas négliger les apports de sel, magnésium, sélénium et iode. Pensez de mettre à disposition un bloc à lécher et veillez à ce que tous les animaux en consomment suffisamment.
Pas d’inquiétude au printemps si le méteil ne couvre pas totalement bien le sol, la biomasse évolue très vite au printemps, tant que les légumineuses sont bien présentes. Un intervalle de deux semaines sépare les deux photos prises sur la même parcelle. On observe ainsi qu’au printemps, la biomasse connaît une forte croissance, donnant lieu à un méteil dense et bien développé
Le sous-semis de mélanges fourragers dans les céréales présente de nombreux avantages, mais sa réussite dépend du choix des espèces, de la concurrence faite par la céréale et des conditions de mise en place. Idéalement réalisé lors du dernier passage de la herse étrille (autour d’épis 1cm), il favorise une bonne implantation grâce à l’humidité printanière. Les céréales de faible concurrence, qui étoufferont moins le sous-semis sont à privilégier, ainsi que les mélanges fourragers « longe durée » (si possible limité en ray-grass) qui feront moins de concurrence à la céréale. Le choix du mélange dépend des objectifs : tandis qu’un mélange riche en légumineuses (trèfle blanc, trèfle violet) peut être semé à la volée, un équilibre entre graminées et légumineuses garantit un bon fourrage mais l’implantation de graminées est plus délicate à la volée. Un roulage après sous-semis améliore la germination et la levée du mélange.
Sur les prairies intensives et au sol superficiel, l’apport de soufre peut être raisonné à l’aide de la fiche technique 5.8.1 « Fumure soufrée dans les prairies ».
Quelle parcelle a besoin de soufre ?
L’apport de soufre se fait en fonction de la matière organique, de l’argile du sol, de la pierrosité, de la profondeur utile du sol, des précipitations d’octobre à mars, des engrais de ferme sur la parcelle et de la différence de fumure azotée par rapport à la dose prévue. Il peut être nécessaire notamment pour les deuxièmes coupes et peut se faire avantageusement sous forme de sulfate d’ammoniaque, sulfate de Mg, kiesérite ou gypse.
L’apport de soufre directement dans la fosse à lisier est déconseillé car il est plus onéreux, moins ciblé et augmente les odeurs lors de l’épandage (dégagement de H2S).
Nicolás Cauda et Eliane Lemaitre, conseillers agricoles chez Proconseil répondent à vos questions techniques à 021 905 95 50, n.cauda(@)prometerre.ch | 024 423 44 88, e.lemaitre(@)prometerre.ch .
Les dernières actualités sur les herbages vaudois, délivrées par Eliane Lemaitre, sont également publiées dans le bulletin d'information «Grandes cultures et herbages». Pour recevoir le bulletin de la station de protection des plantes dès sa sortie hebdomadaire, inscrivez-vous en envoyant votre adresse électronique ici. Ce service est gratuit.
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