05/07/2024
Proconseil Sàrl
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Un projet de recherche et développement soutenu par le Canton, a démarré en ce début d’année pour identifier des procédés de lutte contre les vernes. Il sera réalisé par l’Association Alpine Tetrao Tetrix (AATT), en collaboration avec Proconseil et Agroscope. Il prévoit de faire une comparaison scientifique entre la lutte mécanique unique et la lutte mécanique combinée à la pâture du bétail (bovins, caprins).
L’aulne vert ou verne est connu pour refermer les pâturages, augmenter les risques de feux de forêt, émettre du nitrate ainsi que diminuer la biodiversité végétale et animale. 48'500 ha de la surface montagnarde suisse seraient embroussaillés par l’aulne vert et cette essence continue de s’étendre à une vitesse d’environ 1’000 ha par an. En 2014 l’aulne a, de plus, été identifiée comme émetteur de gaz à effet de serre (Gyzler, 2017).
Sur plusieurs alpages vaudois plutôt orientés vers le Nord, le développement de l’aulne vert est conséquent. Il est encore possible d’agir afin que les pâturages puissent être récupérés, pour autant que les vernes ne dépassent pas 3m de haut. En effet, les alpages à vernes demandent un entretien sans relâche.
Le projet de lutte contre l'aulne vert repose sur des essais de terrain, des réflexions menées en groupe de travail et des enquêtes auprès de différents acteurs pour trouver une solution viable pour le long terme. L’étude abordera plusieurs dimensions:
Vous êtes exploitant d’alpage? Vous avez envie de partager vos expériences personnelles au sujet de la lutte contre l’aulne vert et d’avancer sur des solutions de lutte? Voici le contact pour participer au groupe d’intérêt agricole du projet: 021 614 24 53 ou à m.tinguely(@)prometerre.ch.
©Massimiliano Probo, Agroscope
Des tests en condition de terrain seront réalisés sur 3 alpages. Pour 2024 – 2026, il est prévu de suivre 4 protocoles qui alternent les interventions mécaniques et la mise en pâture de bétail (bovin ou caprin). Pour compléter les observations mensuelles des estivages et des animaux, l’analyse des aulnes comprendra la mesure de la couverture avec photo-interprétation des images satellites et des drones ainsi que le comptage des branches vivantes et mortes, écorcées, cassées, etc.
Les différents protocoles associant du bétail à la lutte mécanique ainsi que les expériences des agriculteurs permettront d’alimenter un guide de bonnes pratiques et l’outil DigiPlanAlp.
Par rapport à un alpage qui lutte uniquement de manière mécanique, la présence de menu bétail implique plus de travail de surveillance, de soins et d’aménagement d’infrastructures (clôtures, eau, abri) mais aussi d’autres contraintes comme la limite de charge avec les pâquiers normaux (PN).
La mise au pâturage de petits ruminants est ainsi considérée par beaucoup comme un travail supplémentaire engendrant potentiellement plus d’inconvénients que de bénéfices. Ce ressenti s’est accentué depuis l’augmentation des attaques de grands prédateurs.
Ce point sera évalué par l’AATT à l’aide de sondages, afin de mesurer la viabilité du bénévolat pour la pose de clôture, la coupe mécanique de vernes, etc.
Le résultat des enquêtes peut offrir de nouvelles perspectives aux solutions techniques et organisationnelles du projet.
Une fois les pâturages défrichés, une forte pression de pâture est nécessaire pour empêcher un nouvel embuissonnement. La surface doit être pâturée durant plusieurs années pour épuiser les arbustes. Après 3 à 5 ans de pâture régulière, les réserves de l’aulnes sont épuisées et la plante meurt (Résultats enquête Agroscope; C. Pauler).